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L’archipel de Romblon

Posted by Saboly on 26 janvier 2019 in Asie, Philippines, Voyages |

Carte de l’archipel de Romblon

Mystérieux, ignoré et d’accès un peu difficile, l’archipel de Romblon comprend trois îles principales,Tablas, Romblon et Sibuyan. Nous n’irons pas sur cette dernière, bien qu’elle paraisse intéressante, car elle est très peu visitée. Son parc national de 15000 hectares, avec possibilités d’excursion sur le Mont Guiting-Guiting, est un haut lieu de diversité animale et végétale. Nous ne pouvons hélas pas tout faire. Le temps passe vite, il faut faire des choix.
Nous sommes donc au port de Looc, sur l’île de Tablas, après une traversée en banka un peu mouvementée et quelque peu périlleuse, comme vous avez pu le lire dans le précédent article.
Nous avons rencontré un Hollandais très sympathique, qui habite sur l’île depuis un an et qui nous a conseillé quelques hôtels en bord de plage. Après une discussion avec le chauffeur sur le prix (il faut toujours négocier un peu, dans les limites du raisonnable) nous prenons un tricycle et nous voilà partis. Premier arrêt chez « Giselle resort ». Cela ne nous emballe pas et il n’y a personne. Nous partons vers Binocut.

Notre bungalow à Binocut Sunset beach

L’endroit est magnifique; belle plage de sable blanc, quelques hôtels et nous décidons de rester là. Nous choisissons le Binocut Sunset resort. Il est classe et possède de jolis bungalows en bois, avec des toits en nippas (toits traditionnels en palmes). La chambre est propre, grande, avec une salle de bains, le matelas confortable, c’est vraiment mignon et à côté de la plage. Nous payons 1800 pesos soit 30 euros, petit déjeuner compris, ce qui reste raisonnable vu le lieu. Nous sommes invités à partager le repas avec les propriétaires car ils fêtent l’anniversaire d’un fils. Mickaela, qui est Philippine, a une cinquantaine d’années, les cheveux longs, attachés en queue de cheval, un fils de 32 ans et un nouveau mari de 23 ans, avec qui elle roucoule, comme une véritable adolescente. C’est rigolo ! Bien sûr, s’ensuit le Karaoké, second sport national aux Philippines, dont elle est très fan et qu’elle poursuivra jusqu’au soir… nous, nous déclinons l’invitation.

La plage de sable blanc

Nous préférons aller à la plage. Je vais aussitôt explorer les fonds. Il y a de belles choses, pas de gros poissons parce qu’il n’y a pas beaucoup de fond mais en 2 jours, je vois vraiment de la vie marine très diverse : un poulpe qui cherche à se cacher, des coquillages vivants, des étoiles de mer bleues et des coraux de toutes les couleurs. Nous passons 2 jours, très agréables, à nous reposer, lire, nous baigner, nager et nous promener.

Une rizière, à Tablas island

Le lundi, Mickaela, adorable, comme savent l’être les Philippins, demande à un membre de son personnel de nous conduire jusqu’à la route. De là, nous avançons vers Odiongan. Lorsque nous avons demandé l’heure de passage du jeepney, nous avons eu beaucoup de réponses mais pas une identique… Réponse à la Philippine, toujours très polie et souriante, même s’ils ne savent pas, ils ne diront jamais non. Lorsque passe une voiture (on ne peut pas dire qu’il y ait beaucoup de passage), nous faisons du stop. Une fois de plus, nous avons de la chance, car nous marchons depuis un kilomètre environ lorsque la conductrice d’un 4×4 blanc, rutilant, s’arrête et nous emmène au terminal d’Odiongan. Nous attendons juste 10 minutes que le jeepney se remplisse et il prend la direction de San Augustin sur la côte est, où nous devons prendre un bateau pour l’île de Romblon.
Malheureusement, nous n’allons pas très loin.

Sur la route…

Dès la sortie de la ville, nous sommes arrêtés, sur le bord de la route !!! Après un bruit assez impressionnant sous le jeepney, le véhicule s’arrête, arbre de transmission cassé. Pas de souci, le chauffeur et son acolyte, un jeune aux cheveux longs et au visage basané qui gère les clients, passent dessous, démontent et voilà le plus jeune parti avec les 2 morceaux de l’arbre pour le faire re-souder. Nous attendons, en essayant de nous mettre à l’ombre car il fait chaud. Nous discutons un peu avec un Australien qui vient aux Philippines depuis 18 ans et qui a connu certaines îles où il était le premier visiteur étranger.
Au bout d’un quart d’heure environ, il passe un van qui va sur San Augustin et comme nous avons un bateau à prendre à 13h00, nous embarquons. Bien sûr, le trajet est plus cher mais nous sommes sûrs d’être à l’heure.

San Augustin

Effectivement, nous arrivons à un peu plus de midi et après avoir payé les taxes de port, nous pouvons monter à bord. C’est une banka, mais en parfait état. Chaque passager dispose d’un gilet de sauvetage et nous sommes assis sur des chaises en plastique non fixées, mais rien de comparable à la banka qui nous a menée à Looc. Au bout d’une heure nous arrivons sur l’île de Romblon.
Sa ville est disposée en arc de cercle autour du port. Sur les hauteurs, il y a des éoliennes. C’est la capitale du marbre.
Nous cherchons un hôtel mais la plupart ont doublé leur prix parce qu’il y a un festival. Ils fêtent Santo Niño, un saint qu’ils représentent comme un roi et la fête dure une semaine. Néanmoins, nous arrivons à trouver une chambre à un prix raisonnable, à la résidence Hana. Nous découvrons ensuite cette charmante bourgade, entourée de collines verdoyantes. Elle possède des rues pittoresques, un fort, des églises et des ponts du XVIIe siècle.

Romblon vu de l’hôtel Hana

Son ambiance conviviale et bon enfant nous plaît. Nous allons manger une pizza chez un Italien, marié à une Philippine. Nous buvons aussi un excellent expresso. Que du plaisir !

Pont datant de l’occupation Espagnole

Nous nous promenons ensuite le long du port et regardons des enfants se baigner; d’autres ont fabriqué de petits bateaux et font une course, la ligne d’arrivée est une amarre qui trempe dans l’eau. Nous sommes en train de boire une bière lorsqu’un couple avec un enfant s’arrête près de nous. Nous avions pris le même bateau pour aller à Tablas. Du coup, ils viennent manger la pizza et nous faisons connaissance de Flouber, Yineth et Eros qui a 7 ans. Ce sont des Colombiens et lui travaille au Cirque du Soleil dont le siège social est à Montréal. Ce sont vraiment des gens très agréables et nous convenons de nous retrouver le lendemain soir où nous programmons une sortie ensemble pour découvrir les îles alentours, un island hopping juste pour nous.

Depuis la forteresse San Andres

Le lendemain matin, nous montons admirer le lever du soleil depuis le fort San Andres. Lorsque nous arrivons, c’est encore fermé mais le gardien nous ouvre, nous dit qu’il descend déjeuner mais que si nous partons avant son retour, on ferme la porte. C’est fou la gentillesse dont les autochtones font preuve ! Nous attendons le lever du soleil mais il est pâlichon ce matin. Puis, après un bon café, nous partons à la recherche d’un scooter. Il n’y en a pas à louer. L’île n’est pas très touristique, ce qui nous enchante, mais du coup, elle ne possède pas un gros parc de véhicules de location. Par contre, ici encore plus qu’ailleurs, les Philippins sont adorables. Ils sourient sans arrêt, ils nous disent bonjour, ils sont heureux que nous soyons chez eux. Ce qui est extraordinaire de leur part c’est que, quoiqu’il arrive, ils restent toujours calmes et souriants. Ils sont toujours prêts à rendre service et se mettent parfois en quatre pour nous aider.

Une partie du port de Romblon

Nous rencontrons un Allemand, installé ici, qui a un restaurant à côté de l’Italien. Il nous propose son scooter électrique si nous n’allons pas trop loin, car il n’a pas assez d’autonomie pour faire le tour de l’île. Nous le prenons car nous avons envie d’aller nous balader et peut-être trouver un hôtel en dehors de la ville. Nous partons sur la côte Est. Dès le premier virage, la côte offre des paysages de cartes postales.

Bonbonbeach

Premier arrêt à Bonbonbeach, une immense plage de sable fin qui se prolonge en un isthme qui permet, à marée basse, de rejoindre la petite île de Banbug island, juste en face. C ‘est une plage publique. L’eau est turquoise. C’est juste magnifique !
Nous parcourons tranquillement la côte, explorons divers hôtels dont un, le Marlin, a une situation parfaite mais pas de place et un autre, un peu défraîchi mais avec des prix corrects, où nous buvons une bière en regardant la mer monter. A marée basse, il y a certains endroits où il n’est pas possible de se baigner, c’est plein de pierres.

Sur la côte Est

A San Pedro, le cadre est superbe, bungalows, prix, plage… mais pour venir avec nos sacs, cela nous obligerait à prendre un tricycle et nous serions un peu isolés. Nous mangeons face à la mer et apprécions la beauté du lieu. Ici, c’est une petite plage de sable blanc avec une mer d’un bleu limpide, entourée de cocotiers; juste le paradis et si vous en avez l’occasion, passez une nuit sur place car vraiment l’endroit est de toute beauté.

San Pedro

Nous rentrons ensuite vers Romblon et grâce à Marcias, nous réussissons à trouver un hôtel pas cher, le Muravian hostel, un hôtel à la façade violette. Normalement, le prix est à 1500 pesos pendant le festival mais comme nous restons 3 nuits, il nous le fait à 600 , ce qui nous convient parfaitement.

Carrière de marbre

Le lendemain, nous avons un scooter et là, nous commençons par le nord de l’île. Nous découvrons des carrières de marbre et des ateliers où les ouvriers travaillent dans de dures conditions. Au fil de notre promenade, nous voyons des sculptures géantes, dauphins, lions grandeur nature, transat…le marbre est présent partout et ici, ne coûte vraiment pas cher; même les poteaux des lampadaires dans les villages sont en marbre!

L’hôtel de Lamao

Nous allons sur la côte Est jusqu’à Lamao et arrivons à un très bel hôtel. Évidemment, sur cette côte, la plage n’est pas très jolie et souvent houleuse mais il y a une belle piscine et on peut se baigner, en admirant la mer. C’est une place vraiment bien aménagée et c’est un endroit où l’on se sent bien.

La plage de Lamao

Nous traversons ensuite l’île, passant de la forêt luxuriante au bord de mer. Encore du marbre mais là, c’est davantage la phase de polissage et de sculpture. Beaucoup d’éboulements sur la route suite aux intempéries ; la terre est descendue avec les fortes pluies. Partout, des ouvriers travaillent pour faire des murs afin de consolider les ouvrages. Parfois, des portions de route ne sont pas goudronnées. J’ai souvent vu aux Philippines des moitiés de routes commencées mais pas finies. A croire que certains ont préféré se mettre l’argent dans la poche ! La corruption est malheureusement très présente ici.

Des cocoteraies s’étendent sur les flancs des collines et, dans cette partie de l’île, nous voyons des noix de coco sécher sur le bord de la route. Ils font le coprah et la noix de coco est très utilisée.

Florian à la cascade

Nous faisons une halte pour aller voir des chutes d’eau. Aucun panneau pour indiquer l’emplacement, mais des habitants nous indiquent l’endroit.
Le chemin monte à travers les arbres et les pierres et nous nous guidons au bruit pour découvrir la cascade, histoire de nous rafraîchir un peu, car le soleil tape. Après cette petite halte bienfaisante, nous poursuivons notre route. Nous arrivons au sud, très balayé par les vents et cette partie de l’île est d’ailleurs peu habitée.
Côte sauvage, sans protection, rivage marqué par l’érosion…

Petits restos locaux

Dès que nous passons la pointe, des habitations et des petits villages refleurissent. Lors d’une halte, nous retrouvons, par hasard, nos Colombiens et échangeons quelques mots. Nous remontons le long de la côte ouest. En haut d’une colline, nous voyons un joli ensemble de huttes et en regardant le nom, nous sommes à Coral canyon.

Coral canyon

On nous a parlé de cet hôtel, tenu par un Français. Évidemment, nous allons boire une bière et faisons la connaissance d’Éric, installé sur l’île depuis 4 ans. Il a fait, avec sa femme Mélissa, une Philippine, un travail remarquable. Lorsqu’il nous avoue son âge, nous avons du mal à le croire tant il est dynamique. Bel endroit pour se poser et admirer le soir le coucher du soleil, avec en prime les pêcheurs qui posent leurs filets.

sdr

Après une bonne douche, froide bien sûr, ici l’eau chaude et surtout les chauffe-eau, sont assez rares, nous allons chez Marcias, notre Italien, nous restaurer.
Nous avons programmé une visite des îles alentours pour le lendemain, avec les Colombiens, comme cela nous partageons le prix de la banka. Rendez-vous est pris pour 8h le jeudi matin avec Arnold, un Philippin sérieux d’une trentaine d’années, qui nous a trouvé le scooter et la banka. Il nous emmène jusqu’au port et nous présente le capitaine.

Sur la banka pour le island hopping

Nous embarquons et nous voilà partis pour Cobrador, la plus lointaine des îles. Après une petite heure, nous foulons le sable blanc de la plage. Il faut bien sûr payer les taxes, 20 pesos soit moins de 50 centimes d’euro, puis nous faisons un tour. L’école est animée car les enfants sont en récréation. Curieux, ils s’approchent de nous et nous disent « hello » avec des grands sourires.

La plage de Cobrador

J’enfile palmes, masque et tuba et vais mettre ma tête sous l’eau. Les fonds sont magnifiques, beaucoup de coraux, en très bon état, des couleurs, des poissons, un régal. Après, je rejoins les copains tout en regardant le bord de plage où il y a beaucoup de coquillages.Nous repartons et faisons un petit arrêt près d’un îlot, aménagé pour sauter dans l’eau très claire. Flouber, le trapéziste Colombien n’hésite pas une seconde et après quelques hésitations, je saute aussi. Eros serait bien tenté mais finalement, retourne sur la banka.

L’îlot pour sauter…

Nous remontons sur la banka pour aller plus au sud de l’île. Là, petite nage avec des tortues puis nous partageons le repas que nous avons amené. Il est presque 14h lorsque nous repartons vers Alad, une autre île. Un petit hôtel s’est installé sur la plus belle plage et il n’est pas possible d’y accoster. La plage où nous stoppons n’a rien d’extraordinaire mais l’île en elle même, vue de la mer est jolie.

Alad

Je profite, bien évidemment, pour aller explorer les fonds qui sont très préservés. La troisième est Lungbung. C’est la plus petite des trois. Seul inconvénient, un grand hôtel est en train de se construire et cela gâche tout.

Lungbung

Retour ensuite vers Romblon où nous sommes vers 16h. Nous avons passé une très bonne journée. Notre capitaine ne comprenait que quelques mots d’anglais mais il était très cool et nous a laissé gérer notre journée. Le soir, en prenant la douche, nous nous rendons compte que nous avons bien pris le soleil !
Dernière soirée au resto italien, nous avons vraiment sympathisé avec eux. Marcias nous fait des pâtes à sa façon, avec de la sauce maison, un vrai régal.
Nous allons nous coucher assez tôt car nous devons être au port à 3h30 du matin pour le ferry de 4h. Nous traversons les ruelles encore silencieuses à cette heure matinale mais lorsque nous arrivons au port, pas de ferry en vue. Flouber, Yineth et Elios nous rejoignent avec leurs grosses valises, encore très endormis. Une vendeuse est déjà sur la place et nous pouvons boire un café, instantané, mais c’est mieux que rien.
Le temps passe, toujours pas de bateau et pas d’info. Nous sommes plusieurs à attendre ; là sur le coup, c’est vraiment « Philippine’s Time »… A 7h, nous pouvons entrer dans le terminal. Au moins, on peut s’asseoir sur de vraies chaises. Nous laissons nos sacs aux Colombiens et allons boire le café chez Marcias qui se fend d’un grand sourire en nous voyant.

Le ferry arrive enfin, il fait grand jour…

Au retour, l’agence 2go travel est enfin ouverte et nous allons aux renseignements. Ils nous disent avoir envoyé un SMS la veille sauf qu’ils ont fait une erreur dans le numéro. Le bateau doit arriver à 9h et repartir à 10h… Nous l’avons un peu mauvaise. Florian fait un peu le méchant et nous obtenons au moins de quoi prendre un petit déjeuner, juste pour le principe. On leur fait bien comprendre que l’on trouve tout à fait anormal de faire venir des gens à 3h30 du matin pour un bateau qui part à 10h et que nous avons perdu une demie journée. Enfin, le ferry pointe son nez et effectivement, nous larguons les amarres à 10h pour Roxas (Panay). Heureusement, nous avons des lits et durant la traversée, nous récupérons un peu notre manque de sommeil.
La suite, nous emmènera avec vous, vers le sud..

 

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