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Huella Andina 2.2

Posted by Saboly on 6 janvier 2018 in Amérique du Sud, Argentine, Huella Andina, Voyages |

Huella Andina 2ème partie El Bolsón/Bariloche.
Nous partons de El Bolsón sous le soleil et prenons un bus pour Rio Villegas, à 45 minutes au nord. Nous n’avions pas pu faire l’étape jusqu’à Chacra Santa Lucia, à cause du Rio. Vous vous souvenez ? Nous, oui ! puisque nous avions dû revenir sur nos pas et faire une TRES grosse étape !
Bref, là le bus nous dépose aux alentours de 10h30 et nous partons vers le sentier, que nous trouvons facilement.

8ème étape : Rio Villegas/Lago Stephen, étape marquée de 10 kilomètres, mais qui, en réalité, en fait 15.
Nous marchons d’un bon pas. Nous sommes dans le parc national Nahuel Hapi. Après 2 kilomètres environ, nous arrivons au camping Cohuin Co où nous devons nous enregistrer. Une fois cette formalité accomplie, nous repartons. Le sentier longe la rivière. C’est très agréable. Nous attendons d’être en haut de la montée pour nous poser afin de déjeuner. Nos sacs sont lourds car nous avons 5 jours d’autonomie. Nous nous mouillons les fesses en nous asseyant, sur un tronc d’arbre pourtant au soleil… Nous repartons ensuite, mais la côte n’était pas finie et nous transpirons en montant. Vers 16h30, nous voyons un beau tronc bien sec. Vicky pose son sac et l’enlève aussi vite. Elle a dérangé une colonie de fourmis. Nous faisons une pause un peu plus loin. A la sortie d’un bois, nous découvrons le squelette d’une vache, dans une clairière. C’est incroyable, car nous pourrions presque reconstituer son squelette. Nous ne saurons jamais de quoi elle est morte, mais nous échafaudons beaucoup d’hypothèses. Lorsque nous débouchons sur la route vicinale, il nous reste encore 2 kilomètres pour arriver au camping du lac Steffen. A l’entrée un homme, qui ressemble à un ranger américain, nous explique que nous venons de faire 10 kilomètres (oui merci, on le sait) et que demain, c’est une longue étape de 20 kilomètres (oui, merci aussi, on n’est pas parties à l’aveuglette…) Finalement, il appelle par radio sa femme pour nous placer. Nous parcourons au moins 600 mètres avant de la voir enfin. Elle nous indique l’emplacement pour mettre nos tentes. Une petite bière s’impose et ensuite nous montons le camp. Manque de chance, les douches, au nombre de 2, sont à l’entrée, c’est-à-dire du côté opposé où nous sommes. Du coup, nous faisons du feu, mangeons et allons nous coucher en faisant une toilette « lingette ».
Le lendemain matin, je me réveille vers 6h30 mais il est totalement impossible de lever le camp. Tout est blanc de rosée. On ne voit pas les montagnes sous la brume et du lac s’élève un voile blanc. Les tentes sont trempées. Nous devons attendre que le soleil se lève pour les sécher et ce n’est que vers 10h30 que nous quittons les lieux.
9ème étape : Lago Steffen/Lago Mascardi,19,5 kilomètres.
D’entrée c’est une belle côte, mais la pente est moins forte que la veille et nous grimpons tranquillement. Le sentier est dans les bois et la rivière est en contrebas. Plus le soleil est chaud, plus nous prenons de l’altitude et plus nous nous faisons attaquer par les taons. Ils nous harcèlent vraiment. Lorsque nous faisons la pause déjeuner, nous avons bien du mal à nous en débarrasser. Le sentier continue ensuite, traversant des clairièreset des bosquets. Il est très bien balisé et vraiment nous apprécions cette randonnée. Nous avons de beaux points de vue sur la montagne et, hormis les taons, nous passons une journée très agréable. Lors d’un passage de torrent, je perds un peu l’équilibre et vlan, les deux pieds dans l’eau ! Vite, j’enlève les chaussures, les mets à l’envers et essore les chaussettes. Dommage…
La fin est un peu difficile car nous ne faisons que descendre pour remonter. Lorsque nous arrivons à la route, nous tentons de faire du stop pour nous rendre au point de départ du lendemain. Malheureusement, aucune voiture ne passe dans le bon sens et nous allons au camping Mascardi, 200 mètres plus loin. Il y a plein de produits en vente et nous prenons du pain qui sort du four. Après avoir monté les tentes et pris une bonne douche bien chaude, nous faisons du feu. Nous allons chercher une bouteille de vin et de la tarte aux groseilles maison, nous venons de nous rendre compte que nous étions le 31 décembre ! Au menu, pâtes chinoises et leur bouillon, fromage et pain maison, dessert et vin.
Le lendemain, nous faisons du stop pour rejoindre Los Cesares, point de départ de la prochaine étape. Nous faisons du stop, car il y a 19 kilomètres à parcourir sur une route. Un couple argentin nous emmène jusqu’au départ du sentier. Nous hésitons à partir car l’étape est longue, mais comme il fait beau, nous y allons. J’ai de la chance, mes chaussures sont sèches.
10ème étape : Los Cesares/Refuge Jacob, 19 kilomètres, étape de montagne.
Au départ du sentier, nous longeons, sur environ 2 kilomètres, un ruisseau, puis le sentier part sur la droite et nous nous retrouvons devant un rio sans pont. Celui-là est franchissable, aussi nous quittons pantalon, chaussures et chaussettes et traversons. L’eau est glacée. Arrivées de l’autre côté, nous séchons au soleil et profitons de faire la pause déjeuner. Nous repartons ragaillardies et espérons que le passage des autres rios ne sera pas identique. Quelques kilomètres plus loin, deuxième franchissement de rivière, identique au premier ! Puis nous commençons à monter doucement. Le sentier est bien propre et balisé. Lorsque nous prenons l’embranchement de la Huella Andina, au bout de quelques centaines de mètres, nous commençons à trouver des arbres en travers. Nous faisons donc une pause, pour voir l’état du chemin, sans les sacs. Il semble en bon état et nous poursuivons. Nous continuons à avancer, parfois on  voit plus les balises que le chemin, à cause des arbustes, mais cela va. Je me griffe copieusement les jambes, mets le bas du pantalon mais, malgré tout, les jambes sont bien marquées et le pantalon a un trou ! Troisième franchissement de rivière, identique au premier ! Nous décidons de continuer, car il nous reste encore un passage de rio. Le chemin n’est pas très dégagé et c’est même parfois un peu la jungle. Vers 18h00, nous passons le dernier cours d’eau, mais là pas de séchage au soleil ! Nous nous rhabillons rapidement et commençons à chercher un endroit pour passer la nuit, pas trop près de la rivière pour ne pas avoir trop froid. Nous sommes à 1000 mètres d’altitude environ. Nous trouvons un endroit bien dégagé, où il y a déjà eu un feu. Vite nous faisons un peu de bois et allumons car il commence à faire froid. Nous installons ensuite les tentes et préparons à manger. Nous avons fait plus d’une dizaine de kilomètres, ce qui est bien, compte tenu du chemin. Il est tracé, mais il est vraiment difficile. Il faut regarder en haut pour voir si le sac passe, en bas pour ne pas accrocher un arbuste, faire attention aux bâtons qui se coincent et qui déséquilibrent, sans compter la boue. Enfin, pas un chemin de tout repos ! Après le repas, nous buvons un maté bien chaud et allons nous coucher. La nuit est très calme, bercée par le bruit de la rivière en contrebas. Au matin, vite du feu, un petit déjeuner et rangement du camp. Il a fallu se trouver en pleine forêt, à 1100 mètres d’altitude, pour que les tentes enfin ne soient pas trempées ! A 9h45, nous éteignons le feu, refermons le foyer et repartons. Nous sommes ravies de nous être arrêtées, car le chemin continue à être difficile, boue, roseaux en travers, arbres, franchissements d’obstacles, pierriers, neige, rien ne nous est épargné, mais nous continuons vaillamment notre progression. Une fois, Vicky glisse et je la vois descendre, au ralenti, mais à quatre pattes dans la boue. Heureusement, pas de mal, juste les coudes et les genoux plein de terre. Certes nous ne ferons pas un record sur ce trajet, mais il nous offre de magnifiques points de vue sur la Cordillère des Andes.

Nous regrettons juste de ne pas apercevoir d’animaux… La montée au col est difficile, mais nous apercevons enfin le refuge. A l’abri du vent, nous faisons une pause déjeuner car nos estomacs crient famine. Il est quand même 14h30. Après avoir récupéré de l’énergie, nous nous dirigeons vers le refuge. Quelques passages encore un peu chauds, qui ressemblent plus à de l’escalade qu’à autre chose et enfin, nous voici au refuge que nous atteignons à 16h00.
C’est un refuge qui a brûlé en juillet, mais qui est en cours de reconstruction. En attendant, il y a deux dômes, un pour la partie cuisine et un pour la partie dortoir. Pour l’équivalent de 45 euros, nous pouvons dormir et avoir le repas du soir et le petit déjeuner. Nous n’hésitons pas une seconde et prenons cette formule. Nous avons besoin de nous reposer et un bon repas nous fera du bien. Nos chaussures ont grand besoin de chaleur pour sécher, car avec toute l’eau et les terrains boueux dans lesquels nous sommes passées, elles sont plus qu’humides !
Le soir nous mangeons une soupe maison, puis polenta avec sauce bolognaise maison toujours et fruits au sirop. Ensuite nous ne tardons pas à aller nous coucher. La pluie s’est mise à tomber et le vent souffle fort toute la nuit. Le petit déjeuner est copieux. Malheureusement, il pleut toujours !!! Nous nous équipons avec les pantalons de pluie et partons. Nous ne pouvons pas rester toute la journée à attendre que cela se calme peut être ???
11ème étape : Refuge Jacob/Tambo de Baez, 15 kilomètres.
Nous cherchons un peu, au début, le départ du sentier car il n’est balisé qu’avec des cairns et, sous la pluie et le vent, ce n’est pas facile. Après 2 ou 3 fausses routes, un ou deux passages chauds dans les rochers, nous trouvons enfin la pancarte qui indique Bariloche. Au début, nous sommes de très bonne humeur. Il pleut certes, mais l’étape n’est pas très longue et nous descendons. Nous glissons beaucoup car le sol est très boueux mais, dès que le chemin s’aplanit, nous marchons d’un bon pas. Nous passons un pont sur la rivière et tentons de faire une photo de la cascade, mais le téléphone « bug ». Il faut dire que la pluie commence à s’infiltrer partout, y compris dans les poches. Vous n’aurez pas de photos de cette étape, c’est mission impossible !  A un moment, je ne peux faire autrement que de faire une pause pipi. L’eau dégouline partout, c’est affreux… Nous n’avons qu’une envie, arriver le plus vite possible. A un moment, aucune de nous deux ne parle. Le pantalon de pluie, soit-disant étanche, laisse passer l’eau car je la sens ruisseler le long de mes jambes, la veste, idem, quand aux chaussures, n’en parlons pas ! Nous longeons la rivière qui a un débit énorme et qui commence à déborder. A un moment, nous devons traverser un ruisseau, qui commence lui aussi à avoir du débit et à déborder. Nous n’enlevons pas les chaussures, pour le passer en toute sécurité. Nous ne sommes plus qu’à trois kilomètres. Nous arrivons à Tambo de Baez vers 15h30. Nous venons de passer 5 heures sous la pluie et sommes trempées. Heureusement, deux frères sont en train de travailler devant chez eux. Nous leur demandons si nous pouvons nous poser un peu. Ils nous invitent immédiatement à entrer, alimentent le poêle pour que nous puissions sécher, nous offre le maté. Lorsque j’enlève le pantalon de pluie l’autre, dessous, est aussi mouillé ! Vicky est pareille… Nous essorons nos vestes et nous séchons devant le feu. Vraiment, cela fait du bien. Georges et Ramon sont en train d’aménager un endroit pour les randonneurs, où chacun pourra trouver ce qu’il veut : repas, nourriture, boissons mais aussi douches et toilettes. Ils nous expliquent que durant la dictature militaire, ils ont tout perdu mais que l’année dernière, ils ont gagné un procès engagé contre l’état. Ils ont ainsi pu récupérer ce terrain qui appartenait à leur grand-père. Il avait fait de ce lieu un endroit convivial, offrant des services aux montagnards. Ils veulent faire la même chose. Leur gentillesse et leur amabilité nous touchent vraiment. Il faut, pour aller à Bariloche, normalement parcourir 5 kilomètres sur la piste pour attendre un bus. Georges nous dit que si nous le souhaitons, d’ici une heure, ils vont s’en aller et pourrons nous déposer, cela nous laisse le temps de sécher un peu. Quel plaisir de voir nos habits fumer et la chaleur revenir dans nos corps humides ! Vicky en profite pour nous trouver un hôtel puisqu’elle a du réseau.
Lorsqu’ils sont prêts, nous mettons nos sacs dans le coffre de leur pick-up et prenons place à l’arrière. Un autre randonneur nous a rejoint, qui bénéficie lui aussi du transport. Mais ils ne nous laissent pas à l’arrêt du bus, ils habitent à Bariloche et nous déposent à quelques mètres de notre hôtel. Ce sont des gens généreux, des gens de la montagne (Georges est moniteur de ski et a travaillé 14 ans à St-Moritz, en Suisse, dans les Grisons), des gens extraordinaires ! Surtout, si vous venez en Argentine, allez à Tambo de Baez et rendez-leur visite. Vous pouvez consulter leur site  http://www.puntadebaez.com
Nous arrivons à l’hôtel et la première chose que nous faisons est de prendre une douche chaude. Nous vidons ensuite nos sacs. Tout est humide, même à l’intérieur. Nous portons tout le linge à laver et allons faire les courses pour le repas du soir.
Le lendemain, c’est séance de séchage au soleil…puis un peu de repos. Nous devons retrouver un jeune couple qui habite à Bariloche et que j’ai rencontré à El Calafate puis à El Chalten. C’est aussi surtout, l’occasion de découvrir la ville et ses environs avant de repartir pour de nouvelles aventures…

 

 

 

 

 

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