Cafayate et Salta

Nous partons de Mendoza dans l’après midi pour prendre un bus à 17h30 qui nous laisse à San Miguel de Tucumán à 8h00 le lendemain matin. Comme ce n’est pas une ville particulièrement intéressante, nous prenons un bon petit déjeuner et allons acheter nos billets pour El Cafayate. Nous repartons à 12h00 pour 6 heures de bus. Oui, oui, on aime… Le bus grimpe dans la montagne et nous nous demandons vraiment ce qui se passerait si un autre bus avait la mauvaise idée de descendre ? De plus, juste pendant la montée, une énorme averse tombe ! Après le col, les paysages sont très différents, la végétation est plus sèche, nous voyons des cactus. Le bus fait une halte à Tafi del Valle, nous sommes à 2000m d’altitude.
Nous montons jusqu’à plus de 3000 avant de redescendre vers Cafayate, à 1600m. De nouveau, les plantations apparaissent avec des fruitiers et beaucoup de vignes. En fait, en Argentine, il existe trois communes vraiment vinicoles, Mendoza, San Juan, sa voisine un peu occultée à cause de sa grande soeur et Cafayate. Nous arrivons vers 18h00 et allons nous poser dans un hôtel, Cafayate Backpacker. Après quelques achats pour le repas, une bonne douche s’impose.
Nous avions envie d’aller voir la « Quebrada de las conchas » à vélo mais en discutant avec la personne qui tient l’hôtel, nous décidons de faire l’excursion proposée, qui ne revient pas plus cher.
Il y a deux millions d’années, la mer recouvrait tout ce territoire jusqu’à ce que les Andes surgissent et créent un paysage totalement différent. Les fonds marins, sculptés par les courants, sont alors apparus, révélant d’étranges formations.
Aujourd’hui, l’eau et les vents continuent à façonner des formes étranges. De nombreux sites ont pris des noms comme « Los castillos », « El obelisco », « El anfiteatro » autant de endroits pectaculaires que nous découvrons. Nous faisons halte dans un lieu où nous dégustons du vin artisanal et où il y a des lamas. Nous leur donnons du maïs et c’est l’occasion de faire quelques photos.
Lorsque je m’approche de l’un d’entre eux, je lui dis de finir ce qu’il a dans la bouche avant de se jeter sur mon maïs. Mais cela ne lui plait pas et il me crache à la figure ! Eh oui, un lama, cela crache…
Malheureusement, le soleil joue à cache cache avec les nuages et nous prive de photos spectaculaires. Nos yeux découvrent quand même un spectacle hors du commun et très différent de ce que nous avons pu voir jusqu’à présent et Marcelo, notre guide, est très sympathique.
Lorsque nous rentrons, nous flânons un peu pour découvrir cette ville paisible, au pied des montagnes. Nous dégustons une excellente bière artisanale et quelques alfajores, petits gâteaux argentins, souvent à base de « Dulce de leche », qui est en fait une confiture à base de lait.
Le lendemain, nous prenons un bus en direction de Salta.
Cette ville, située au pied de la colline San Bernardo est au coeur de la région du Nord-est argentin. C’est la plus grande. Elle a été fondée en 1582 et était une étape importante sur la route des marchands qui commerçaient avec la Bolivie ou le Chili. C’est une des cités qui a encore des maisons coloniales, des églises et couvents, des balcons en bois, car elle n’a pas été détruite par un tremblement de terre, contrairement à beaucoup d’autres villes d’Argentine. Autour de la place « 9 de Julio », le coeur historique de la ville, de nombreux bâtiments ont été ravalés.
Il y règne une douce atmosphère et il fait bon s’attarder à la terrasse d’un des cafés pour observer la vie. Certaines rues sont piétonnes et très animées.
Le lendemain, comme le soleil brille, nous montons les 1078 marches (je les ai comptées) qui montent au Cerro San Bernardo. De là, nous découvrons l’étendue de cette cité. Nous faisons la connaissance de Richard, un Américain, qui voyage seul et nous redescendons ensemble.
Nous allons déguster de délicieuses empanadas, ces petits chaussons fourrés à la viande, au poulet, au fromage et à bien d’autres choses encore, dans un restaurant dont c’est la spécialité. Ici, elles sont cuites au feu de bois et nous les trouvons bien meilleures que plus au sud où, généralement, elles sont frites. Puis nous quittons Richard et allons visiter le musée archéologique de haute montagne. Ce musée retrace l’histoire d’une expédition qui a permis d’exhumer trois momies d’enfants, en 1999, sur le volcan Llullaillaco, à 6739mètres d’altitude. Pour les Incas, les montagnes sont un domaine sacré et ce site archéologique est le plus élevé du monde. Nous sommes très intéressées par cette visite et découvrons l’une de ces momies, conservée grâce à un procédé de cryopréservation, c’est assez impressionnant ! Le soir,nous allons manger à « la Casona del Molino », un restaurant bar folklorique. Très apprécié des Argentins et des touristes, cette « peña » est renommée pour la qualité des artistes qui viennent jouer le soir. Ce sont des artistes de passage qui s’installent dans l’une des nombreuses salles et qui commencent à jouer, pour le plus grand plaisir des spectateurs. Nous y allons en taxi car c’est excentré mais le détour en vaut la peine.
C’est une magnifique maison coloniale avec un immense patio. Nous avons réservé et sommes dans l’une des petites salles. La cuisine est excellente, il faut dire que nous avons pris un superbe morceau de boeuf, grillé au barbecue, un vrai régal, accompagné d’un vin élaboré par le propriétaire. Vers 23h00, un guitariste se met à chanter. Dans une autre salle, ce sont trois musiciens qui chantent aussi, dans une autre, un groupe avec flûte, qui joue plutôt des morceaux de musique des Andes.
Chaque salle à des portes, ce qui évite une cacaphonie. Nous passons d’une à l’autre pour profiter de tout mais celui qui est dans notre salle est très bien et tout le monde chante avec lui. C’est vraiment très sympa, tellement que lorsque nous regardons l’heure, il est plus de 3h00 du matin. Le temps de rentrer, il est plus de 4h00. La nuit est courte, mais nous sommes ravies d’avoir profité de cette belle soirée.
Nous nous levons un peu tard et allons faire un tour à la « Quebrada de San Lorenzo », une commune des environs. Malheureusement, le temps se couvre vite. Vicky a néanmoins eu le temps de se rafraîchir dans le Rio, mais elle n’a pas pris de serviette, pensant sécher au soleil… Du coup, on improvise avec des mouchoirs en papier afin qu’elle puisse se rhabiller puis nous allons attendre le bus. Il commence à pleuvoir, mais nous avons de la chance car ce dernier arrive.
En revenant à Salta, nous allons jusqu’au marché artisanal, mais il n’y a rien d’exceptionnel et nous rentrons à l’hôtel après avoir pris ce qu’il nous faut pour le repas du soir.
Demain, nous quittons Salta pour Pumamarca.
4 Comments
Superbe, en plus avec un récit légèrement historique à point.
Bises. Guy
CC vous avez de la chance d’en prendre plein les yeux, profitez les belles et à bientôt pour d’autres récits. bizzzzzFanchou
Et l’aventure continue profitez bien !!
Bises et bonne continuation….
Belle aventure, mais ,je suis je suis dans l’obligation de le constater à ta lecture : la belle vie aussi !!!! on s’éclate un peu à ce que je vois! on mange , on boit, on écoute de la musica … très épicurien tout çà!
Mais avoir grimpé les 1078 marches c’est logique qu’on aie droit à un peu de Paradis.
C’est beau, c’est vivant, et, cerise sur les ‘alfajores’ , on a un ressenti très fort de ton plaisir à vivre cela, j’en suis super heureuse pour toi, pour vous deux.
Il paraît qu’en Argentine il y a un lieu (une autoroute) où l’on voit souvent des OVNIS, même la chanteuse Lio en aurait vu lors d’une tournée dans le coin …donc il ne vous manque que çà comme rencontres (extra) locales.
Pour les petites momies des enfants sacrifiés j’avais lu, en son temps, un article scientifique là-dessus, assez horrible la coutume et les offrandes..
Que les voies Argentines continuent à vous offrir le meilleur! Bises