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La Huella Andina 1

Posted by Saboly on 26 décembre 2017 in Amérique du Sud, Argentine, Huella Andina, Voyages |

La Huella Andina est le seul sentier de grande randonnée qui existe en Argentine. Il parcourt 570 kilomètres de Vila Pehuenia, au nord de San Martin de Los Andes, jusqu’au Lago Baguilt, à la frontière chilienne. Il peut se parcourir dans les deux sens. J’avais décidé d’en faire une partie, du sud au nord. Malheureusement, la première partie, du lago Baguilt jusqu’à Punta Mattos, n’est pas pratiquable. Elle est fermée. Cet hiver, la région à subi de très fortes chutes de neige et de nombreux arbres sont tombés et obstruent ainsi le passage.

A Esquel, j’ai fait la connaissance d’une Française qui a envie de faire le trajet avec moi et le mercredi matin, à 7h00, nous allons, Vicky et moi, au terminal afin de prendre le « collectivo  » qui nous emmènera au départ du sentier.
Premier arrêt au centre de visiteurs du parc afin d’obtenir plus de renseignements. On nous confirme les informations que nous avions; tronçons jusqu’à Punta Mattos fermés mais après pas de problème.
La pluie s’est mise à tomber mais nous descendons quand même du minibus à l’arrêt prévu. C’est parti, nous enfilons les pantalons pour nous protéger de la pluie et nous voilà sur la première étape, de Punta Mattos à Rio Arrayanes, 12 kilomètres avec un dénivelé assez important, des deux côtés.
Le départ est un peu compliqué, nous longeons la rivière mais il y a beaucoup d’eau et d’arbres tombés et finalement, nous remontons sur la piste afin d’avancer mieux. Au bout de quelques kilomètres, nous reprenons le sentier. Cela commence à monter pas mal. Vers 12h30, la pluie cesse enfin et nous faisons une pause pour déjeuner. Cette partie était compliquée. Les arbres et les roseaux, en travers du chemin, nous obligeaient souvent à nous écarter du layon (chemin) pour le retrouver plus loin. Heureusement, nous avons « Maps.me », l’outil INDISPENSABLE de tout randonneur car ainsi, nous pouvons rapidement revenir sur la bonne route. Mais, ce que nous avions parcouru était très facile en comparaison de la suite. Vous comprendrez que nous n’avons guère pensé à faire des photos !!!

Pour le kilomètre suivant, certes de montée raide, nous avons mis 1h30. .. Heureusement que nous sommes deux car si la première partie, nous la prenons à la rigolade, la deuxième, nous rions moins mais, comme nous sommes volontaires et surtout de bonne composition, nous nous accrochons et nous soutenons mutuellement. Nous chutons plusieurs fois, prenons des passages en rampant, sur les genoux, faisons des détours pour éviter des arbres infranchissables qui nous barrent la route et, bien sûr, consultons régulièrement « Maps.me »… Finalement, nous arrivons au sommet. Le soleil fait son apparition et nous faisons une pause bien méritée. Le chemin semble mieux tracé et nous espérons que cela va continuer. Eh bien oui, encore quelques passages un peu difficiles puis ensuite, un sentier, un vrai. A proximité de la Laguna Escondida, nous croisons un couple et leur demandons où ils vont, pour qu’ils ne s’engagent pas de l’autre côté. Ils nous disent qu’ils vont seulement à la Laguna et que le passage pour arriver au camping est raide mais clair. Il a été tout dégagé. Nous sommes soulagées car nous avions très peur de la descente. Elle est certes raide mais bien tracée. Nous sommes contentes d’arriver à Rio Arrayanes. Nous sommes fatiguées mais fières d’être là. Nous informons le responsable de l’état du chemin, du fait qu’à l’entrée du parc, on nous a bien confirmé que le tronçon était ouvert et à contrario, sur le panneau que nous voyons  à l’arrivée de l’étape, il est inscrit « cerrado » (fermé)… Cela nous paraît vraiment incroyable de distribuer ce genre d’informations ! Si encore on nous avait dit de prendre une machette, cela aurait été déjà plus facile ! Heureusement, nous étions deux, habituées à randonner et capables de gérer, mais si quelqu’un emprunte la première partie sans connaître ni être habitué à ce genre de balade, il peut y avoir de graves conséquences.
Nous installons nos tentes et allons prendre une douche. Après le repas, nous ne faisons pas de vieux os.
Le lendemain, après une bonne nuit de repos, nous repartons et demandons au garde du parc, l’état de la deuxième étape, de Rio Arrayanes jusqu’à Bahia Solis, 15 kilomètres. Il nous informe correctement et nous déconseille de passer sur les parties qui longent le lac puis le Rio. L’eau est très haute et les rivières sont beaucoup sorties de leur lit. Nous suivons la piste un moment pour éviter le lac et découvrons de jolis points de vues. Nous reprenons ensuite le sentier pour atteindre le mirador. Pause « maté » et en-cas, puis nous repartons. Le sentier est très agréable. Nous traversons de magnifiques forêts d’alerces, arbres spécifiques de ce parc. C’est un bois qui est très utilisé en menuiserie. Il a une couleur ambre et certains spécimens sont énormes. Impossible d’en faire le tour ! Certains ont subi l’hiver et comme le sol n’est pas très solide et qu’ils n’ont pas de grosses racines, ils se sont effondrés. Après la forêt, des clairières, puis de nouveau la forêt. Le soleil brille depuis le matin et nous apprécions pleinement cette randonnée. Vers 13h, une belle étendue d’herbe au soleil nous invite à poser nos sacs pour déjeuner. Nous repartons par le sentier, puis par la piste, pour éviter le Rio et finissons l’étape par le sentier. Le premier camping libre, c’est-à-dire sans service mais gratuit, n’est pas ouvert. Il est occupé par un peloton de gendarmerie. Nous continuons et trouvons un peu plus loin, un camping « organizado », c’est-à-dire qu’il y a des sanitaires, de l’eau chaude, un peu de ravitaillement et des emplacements pour les tentes, avec barbecue et table, mais payant bien sûr. Tout le personnel est très aimable et nous nous installons. Nous montons les tentes sous le soleil puis allons prendre une vraie douche chaude car celle d’hier était tiède. Une grande salle est à disposition des campeurs avec un beau feu de cheminée. Le soir, la pluie se met à tomber et nous sommes ravies de pouvoir cuisiner et manger à l’intérieur. Nous parlons beaucoup avec tout le personnel qui travaille, pour la plupart, comme saisonnier. Vers 22h00, nous regagnons nos tentes. Toute la nuit, la pluie chante sur nos toiles et le matin, nous n’avons nulle envie de sortir de la chaleur des duvets. Heureusement que nous sommes dans ce camping-là car on peut se mettre à l’abri. Nous déjeunons autour du feu. Toute la journée n’est qu’alternance de pluie et d’éclaircies. Guido, le gérant, nous donne la météo, qui doit s’arranger pour le lendemain. Nous croisons les doigts pour qu’elle soit juste! Le soir, il pleut toujours et nous ne sommes pas optimistes.
Pourtant, au matin, le soleil brille. Nous déjeunons et nous préparons tranquillement en faisant sécher nos tentes. Vers 11h00, nous prenons congé de nos hôtes et partons d’un pas alerte pour la 3ème étape, Bahia/Solis Portada Norte. C’est une étape courte de 9,3 kms. Au début, nous suivons un peu la piste pour éviter le bord du lac puis reprenons le sentier. Il fait un temps magnifique. Le chemin est bien tracé et c’est un plaisir que de marcher à travers ces bois. La Cordillère des Andes nous accompagne et les vues sont superbes. Nous découvrons parfois le lac et les couleurs, tout alentours, ressortent avec vigueur.
Nous arrivons à Portada Norte, qui est la sortie du parc national, et allons nous installer au bord du lac, dans un camping libre. Nous choisissons l’emplacement pour sa beauté mais lorsque nous faisons du feu, le vent souffle et toute la fumée nous revient dessus. La prochaine fois, nous prendrons un emplacement plus abrité même si la vue est moins belle. Cela ne nous empêche pas de déguster une bonne bière fraîche et de nous préparer un excellent dîner. La fatigue et le froid se faisant sentir, nous ne tardons pas à aller nous abriter dans nos tentes.
Le lendemain, nous ne pouvons pas faire l’étape qui va jusqu’au Lago Rivadaria car elle est fermée. Nous attendons donc le bus à 11h00 pour nous rendre à Lago Puelo. Le chauffeur est charmant. Comme nous lui avons demandé s’il y avait un distributeur à Lago Puelo, il nous arrête à Cholila, devant la banque, pour nous permettre de retirer de l’argent. Il nous explique que, comme le village est plus grand, nous avons toute les chances de ne pas trouver le distributeur vide. C’est pas beau ça ? Il nous laisse à Lago Puelo à 13h00. Nous allons manger dans un petit resto où pour 12 euros, nous avons un poulet rôti entier, servi avec des frites. Nous en emmenons la moitié pour le lendemain.
Nous allons jusqu’au lac, histoire de le voir, puis revenons jusqu’au camping « Zorro ». Nous installons nos tentes et la pluie se met à tomber ! La salle commune est occupée par un groupe de Brésiliens camping-caristes, qui l’ont réservée pour passer Noël. Heureusement, la patronne, vétérinaire de son état, nous propose un endroit chauffé pour pouvoir manger au sec. Nous y rencontrons une Française, qui fait un mois de volontariat dans cette ferme et discutons un peu avec elle. Elle nous laisse ensuite pour aller partager le repas de sa famille d’accueil. Pour fêter Noël, nous avons acheté une bonne bouteille de vin et du chocolat pour le dessert. Nous passons la soirée au chaud et allons nous coucher de bonne heure.
Au matin, bien sûr, les tentes sont trempées. Nous profitons du fait qu’il ne pleuve pas pour les démonter et les suspendons sous les branches d’un noyer. Dès que tout est égoutté, nous rentrons morceau par morceau dans la salle pour finir leur séchage. Vers 11h00, nous pouvons enfin partir et prenons la direction du nord, vers El Bolsón, longeons la rivière et cette étape n’est de loin pas la plus intéressante. Elle suit la rivière et le sol est très caillouteux, ce qui est difficile pour nos pieds. Vers 15h00, nous arrivons à Entre Rio, commune située à 4 kilomètres d’El Bolsón. Nous faisons du stop et des Hollandais nous déposent au centre ville. Il ne nous reste plus qu’à trouver l’hôtel et une fois les sacs posés, nous apprécions de nous détendre un peu. Ce soir, nous avons choisi le confort d’un lit et la facilité de l’électricité pour pouvoir recharger toutes nos batteries…
Demain, découverte de la ville, lavage de linge et détente !
Nous avons parcouru 47,3 kilomètres de la Huella Andina. Prochaine escale Bariloche, à une dizaine de jours…

 

 

 

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3 Comments

  • Maryse dit :

    ‘Madré Mia’!!!! vous ne pouviez pas tout simplement faire demi-tour au lieu de vous obstiner à poursuivre votre sentier de randonnée ‘ouvert-cerrado’!! vous avez comme objectif de vous engager dans un commando d’élite à votre retour ou quoi?????????

    Heureusement qu’on te voit sur la photo du pont, très souriante, en bonne santé et sûre de toi ! mais fais gaffe quand même pour la suite
    Très belles photos, celle de la cascade avec le bleu de l’eau et l’arc en ciel est magnifique et revêt un caractère d’irréalité.

    On sent que tu vis là des moments très forts ( un Noël vin et chocolat… quel débordement gastronomique!) et çà fait vraiment plaisir.
    Finissez bien l’année et souviens-toi qu’on tient à te retrouver ENTIERE en 2018.

    Bises

  • Guy dit :

    Ouai !!! Je suis de l’avis de Maryse. C’est une sacrée randonnée dont tu te souviendra, c’est sûr. Les Photos sont toujours aussi superbes.
    Prends soin de tes 6… ans je crois non ???
    Bises.

  • nchou dit :

    re re re coucou, c’est dur dur, mais avec Vicky vous vous soutenez toutes les deux c’est super, vous avez une telle chance de découvrir de beaux paysages, et surtout une belle aventure, ce n’est pas pompier que tu aurais du faire mais « légionnaire » (quand ils sont dans des conditions de survie, pour vous il y a des moments c’est un peu la même chose) re re re re bizzzzzzz Fait quand même attention à toi Fanchou P.S. belles photos

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