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Siguijor l’île mystérieuse…

Posted by Saboly on 1 février 2019 in Asie, Philippines, Voyages |

Siguijor, l’île magique, l’île aux sorcières, c’est ainsi que les Philippins la surnomme.
Les habitants de l’île sont persuadés qu’elles existent … ! Il y en a de bonnes et de mauvaises… Ils vivent avec elles, sans peur, plutôt du respect et sont persuadés que s’ils ne leur nuisent pas, ils auront leurs faveurs. Certains racontent que si on se moque d’elles, elles se vengent. Beaucoup d’histoires circulent, vraies ou fausses, il n’empêche que peu de Philippins viennent passer leurs vacances ici. Une route goudronnée de 72 kilomètres entoure l’île.
Autrefois rattachée à Bohol, puis à Negros oriental, Siguijor n’est devenue une province indépendante qu’en 1971.
Si elle était, jusqu’à il y a peu de temps, méconnue, elle est aujourd’hui pleine de touristes étrangers et les constructions fleurissent sur chaque parcelle de terre. A tel point que d’ici quelques années, même les habitants ne pourront plus accéder à la mer. Ici, aux Philippines, lorsque tu possèdes un terrain près de la mer, la plage t’appartient. Vive, chez nous, la loi littoral !… Peu de plages et surtout peu de plages gratuites mais une douceur de vivre, des habitants serviables et toujours souriants. L’autre partie de l’île est très montagneuse, là il est possible de rencontrer des chamans. Le tourisme c’est bien pour le développement, mais trop tue et enlève la spontanéité. Ce n’est pas encore le cas ici mais malheureusement, c’est en train de changer.

En arrivant, il pleut et j’arrive à négocier un tricycle pour un bon prix. J’ai réservé à Tagbalayon logding house. C’est à une quinzaine de kilomètres de Siguijor, port où je débarque. Je recommande cet établissement pour la gentillesse de son personnel et les prix vraiment attractifs, tant pour les chambres que pour la restauration ou la location de scooter.
Ici, sans scooter, impossible de se promener et c’est la première chose que je fais après un copieux petit déjeuner, je loue un engin. Mon premier travail est de trouver une chambre pour lundi. Ce n’est pas chose facile et j’y passe la matinée. Il y a de tout à tous les prix. Finalement, je me décide pour Lapyayang, une guesthouse de 4 chambres qui donne sur une petite plage. C’est juste avant la ville de San Juan, il y a une plage et une chambre sans clim pour 800 pesos. L’après-midi, je prends une route qui me conduit dans la montagne, la végétation est très luxuriante, cocotiers, manguiers, papayers… Je prends des petites routes. Il y a de belles habitations, parfois une hutte en nippas, des cultures, des gens qui travaillent. Puis, je redescends vers la route principale.

Le belete tree

Je vais voir l’arbre quadricentenaire. Des bassins ont été aménagés, avec des poissons qui viennent nettoyer les pieds des visiteurs.
Cela ne me tente pas du tout de mettre mes pieds au milieu de tous ces touristes et je rentre vers San Juan après avoir confirmé la réservation de lundi.
Le restaurant de Tagbalayon offre des plats variés, bons et pas chers et je m’offre même un Ti’punch pour 1 euro.

Une partie de Lugason falls

Le dimanche, je vais de bonne heure voir les Lugason falls, aussi appelées Zodiacal falls, des chutes d’eau au nom des signes du zodiaque. J’ai de la chance, il n’y a encore personne et je découvre ce site assez sympa. Puis, je pars à la découverte du Nord de l’île. Passées les villes de Siguijor et Larena, la route passe près de la mer. Les maisons sont assez espacées mais je ne trouve guère d’endroit pour se baigner. Je traverse quelques petits villages et arrive déjà sur la côte Est. Après Enrique Villanueva, je me dirige vers une plage réputée, Salagdoolong beach. Mais le problème est qu’un hôtel y est installé et il est impossible d’avoir accès à la mer sans payer. Du coup, je reviens sur mes pas et emprunte un chemin qui me permet de découvrir une petite plage, toujours dans la réserve marine. Les fonds sont beaux mais il y a un peu de poissons. Je lis ensuite allongée sur le sable mais le temps se couvre et il commence à tomber quelques gouttes. Je repars, longeant la côte Est.

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 A Maria, je laisse passer l’averse et en profite pour acheter quelques petits pains sucrés à la boulangerie. Sur toute la partie nord, je n’ai pas trouvé un seul établissement, même local, pour me restaurer. Assise en train de dévorer mes gâteaux, je vois s’arrêter plein de touristes, qui font comme moi !!!
Ils ont dû suivre la même route et ce sont trouvés confrontés au même problème que moi, pas d’endroit pour manger !

Buko resort

La pluie s’est arrêtée et je repars. Je passe devant le Buko resort lorsqu’elle recommence. C’est l’occasion d’un arrêt bière qui me fait découvrir un joli coin.
Le temps s’est remis au beau et je rentre jusqu’à San Juan. Je n’avais pas prévu de faire le tour de l’île mais une fois à Maria, il était plus court de continuer.
Le lundi matin, je pose mon sac dans la nouvelle guesthouse, vais boire un bon café accompagné d’une crêpe chez l’Italien et me dirige vers Siguijor pour attendre Florian. Une fois son sac déposé, il est temps d’aller manger et nous partons explorer Siguijor. Ce qui est extraordinaire aux Philippines, c’est que chaque village, si petit soit il, possède une école élémentaire. Souvent, ce sont des grands bâtiments, disposés en U, autour d’un bel espace vert qui sert de cour de récréation aux enfants. Cela montre qu’il y a vraiment eu un programme d’éducation mis en place afin que chaque enfant puisse au moins apprendre à lire et à écrire.

Le couvent de Lazi

A Lazi, nous visitons un ancien couvent, le plus grand des Philippines. L’église qui lui fait face est malheureusement, en rénovation.

Nous faisons halte dans un bar au bord de l’eau pour admirer un magnifique coucher de soleil.

 

Le soir, nous buvons un Ti’punch en regardant le ciel étoilé.
Le mardi matin, la propriétaire envoie un homme dans les cocotiers qui bordent la plage, il y a du vent et très habilement, le Philippin fait tomber les noix de coco et les branches mortes. Nous avons même la chance de pouvoir en déguster une, bien pleine d’eau. Puis nous allons en montagne, à la rencontre des chamans. Toujours par des petites routes, nous arrivons au village de San Antonio. Il suffit de demander et un villageois nous conduit jusqu’à Vicente. Nous entrons dans une pièce toute en bois, de 3 m sur 4 environ. L’heure s’est arrêtée dans ce lieu, à 8h30 ; quel jour, aucune idée, mais une petite pendule ronde, juste accrochée en face de la porte, l’indique. Il y a deux bancs disposés face à face, au fond, un escalier, une fenêtre sur chacun des deux des murs, équipées de grillage fin, des rideaux qui auraient bien besoin de lavage et quelques figurines saintes, sur la gauche. La fille, qui parle anglais, nous sert de traducteur et nous présente son père. C’est un Philippin à la peau très mate, assez âgé, de taille moyenne, le front dégarni. Il est pieds nus et porte un pantalon foncé, assez usé, et un t-shirt vert. Après nous avoir demandé ce que nous avons, il demande à Florian de s’asseoir sur le banc qui fait face à la porte qu’il referme. Il se place derrière lui et en silence, fait une série d’incantations. Ensuite, il fait brûler, dans une coupelle de braises, des herbes après avoir recouvert Florian d’une couverture. S’ensuit un massage complet. Mon tour vient ensuite, sans la phase des herbes. Nous avons froids et il nous explique que c’est normal car il a enlevé les maux dont nous pouvions souffrir. Il nous demande de ne pas nous baigner, ni de prendre de douche avant le lendemain. Nous repartons de là très détendus et contents d’avoir fait l’expérience. Cet homme est patenté et de nombreux locaux viennent le consulter. Les chamans existent bien à Siguijor, aucun doute. Ils savent utiliser les secrets des plantes et possèdent certains dons. Nous avions envie de connaître mieux cette île et sa part de légendes. Certains habitants semblent gênés lorsque nous posons des questions. Pourtant, tous les ans a lieu, vers le mois d’avril, un grand festival en l’honneur des guérisseurs…
Nous allons jusqu’au point le plus haut de l’île, le Mont Malabahoc. Malheureusement, lorsque nous montons en haut de la tour, en très mauvais état, d’où il a été possible de voir, un jour, toute l’île, les arbres en occultent la majeure partie. Non taillés, ils ont poussé et c’est dommage, car voilà encore un site non entretenu… Il fait grand faim et nous descendons jusqu’à Lazi pour manger. Petit tour ensuite dans les ruelles, le port avec ses bateaux de pêche et nous revenons vers San Juan. Ici, le scooter sert vraiment à tout, transport de la famille et, comme partout en Asie, il n’est pas rare de les voir à 4 ou 5 sur le même engin. Parfois il est complété de caisses permettant le transport de marchandises, ou d’ une structure métallique fixée contre l’engin et qui permet de mettre le buffle pour le changer de pâturage..

Notre guesthouse

Nous retournons jusqu’à notre guesthouse pour profiter de la vue et de la quiétude du lieu. Le soleil baisse doucement sur l’horizon et offre sa palette de couleurs…

Nous resterions bien un peu plus ici, malheureusement les jours passent vite et Florian doit prolonger son visa. Nous décidons de repasser par Dumaguete pour faire son extension et ensuite gagner l’île de Cebu.

 

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1 Comment

  • MARYSE dit :

    Bonjour Cathy,
    OUPS! j’ai TOUT lu…et même relu ,tout ce que j’avais zappé par manque de temps.

    j’ai plongé dans les belles couleurs des photos,

    j’ai ADORE le doré du coucher de soleil , magnifique, Dieu que la Terre est belle!

    et j’ai super rêvé , les sorcières et surtout les Chamanes…

    j’aurai vraiment ‘kiffé’ à ta place !! Je suppose que depuis la séance tu es en super, super ,forme ; bien que, même sans ce guérisseur, tu as l’air pas mal au top. Si bien que, même un bel inconnu au cheveux blancs , te trouve ‘costaud’ ..offre un repas… sans doute pour que tu conserves ta force!

    Mon rêve: un chamane ! et ceux des Philippines sont réputés.

    Je ne sais si tu as remarqué , mais depuis que j’ai déménagé…je parle comme…les jeunes rappeurs!!!!

    C’est toujours super de te lire ma Cathy, toujours un bel enthousiasme et attitude positive face aux petits désagréments, tu as mille fois raison et puis…VIVE LES VACANCES!
    BISOUS

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