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Palawan 2 Sabang

Posted by Saboly on 5 janvier 2019 in Asie, Philippines, Voyages |

Café Sabang

Je me rends donc à la guesthouse de Sabang, où j’ai réservé, et là, surprise, c’est Mary la propriétaire qui m’accueille chaleureusement. Visiblement, elle m’attendait. C’est en effet un des endroits auquel j’avais écrit pour être volontaire, mais n’avais pas reçu de réponse. Elle m’explique qu’elle a été hospitalisée et c’est pour cela que mes messages sont restés sans réponse. Tout s’explique !
Elle est ravie que je sois là, souhaite que je reste et du coup, je reste jusqu’au début janvier. Je suis nourrie et logée et en échange, j’entretiens la guesthouse.
Mary est un petit bout de femme philippine, toute menue, qui a vécu 10 ans près de Toulon. Elle a les cheveux longs, poivre et sel, qu’elle natte en une tresse sur le côté. Dès le premier jour, elle est ravie de ma présence… Vous me connaissez, je n’ai pas l’habitude de rester les mains dans les poches et d’attendre.

Mary

Le soir, elle m’emmène au restaurant que tient sa fille sur la plage. Silay est pleine de vie et parle très bien le français. Elle a 28 ans, a vécu jusqu’à 11 ans aux Philippines, puis est partie en France. Lorsqu’elle est arrivée, elle parlait tagalog et anglais mais a très vite su s’intégrer. Elle parle très bien le français mais bien sûr n’a pas oublié ses premières langues. Son compagnon Mark, Philippin, très sympathique, les cheveux longs mais attachés, très « baba cool », nous fait une délicieuse pizza au feu de bois. Moi qui n’en ai pas mangé depuis un mois, je me régale.
Presque tous les jours, je vais me baigner ou nager, suivant le temps, car il y a des jours où le vent souffle beaucoup et crée de grosses vagues.
Le vendredi, je suis de repos car je travaille le weekend, question d’habitude me direz vous…
J’en profite pour consacrer ma matinée au sport ; marche puis natation avec palmes et gym sur la plage. Le midi, le manager, Red (c’est rigolo comme ici, ils ont des prénoms qui sont des couleurs) me fait du poulet, façon philippine. C’est un homme d’une trentaine d’années, des cheveux longs également, ramassés en queue de cheval et qui s’occupe de gérer cette petite pension de famille. Il est très avenant et sympathique. Il y a deux chambres doubles avec salle de bain, quatre simples et un dortoir de cinq lits plus, toujours la possibilité d’une chambre pour deux au cas où. Seul, le petit déjeuner est servi, sur commande, pas d’autre restauration; pan cake, œufs brouillés ou grillés et boissons, café, thé ou jus de calamansi. Ce sont des fruits petits et ronds qui sont proches du citron, avec une pointe d’orange.
Le Café Sabang n’est pas au bord de mer mais cette guesthouse est à 150 mètres de l’eau et la plage est grande et publique.
Ici, à Sabang, on peut visiter la rivière souterraine, très réputée, traverser la mangrove, faire une tyrolienne de 800 mètres, marcher dans la jungle ou encore profiter de la cascade. C’est ce que je fais l’après midi. Après une petite demie heure de marche et une entrée de 100 pesos (pour l’entretien du site, c’est moins de deux euros) j’arrive devant la cascade.

La cascade

Des petits abris sont aménagés pour se mettre à l’ombre et un bassin permet de se baigner en admirant la mer qui roule ses galets et ses vagues. C’est très calme et reposant. J’y passe un long moment mais sans me baigner car je la trouve trop froide. Je vais ensuite profiter d’un bon massage. La pauvre masseuse a bien du mal avec mes épaules. Je lui explique que j’ai eu une clavicule cassée il y a 6 mois. Elle m’a fait mal au début, mais grâce à sa dextérité, petit à petit, elle a réussi à remettre tout en ordre. Trop bien ! et j’en ai eu pour 8,50 euros ; c’est là que l’on apprécie le fait de travailler en France et de venir dans un pays qui n’est pas cher. C’est sûr, ici, le salaire moyen est d’environ 300 euros par mois alors…
Les jours passent vite. La propriétaire, Mary part pour quelques jours, car elle a un rendez vous à Manille. Nous avons parfois  beaucoup de monde, d’autres fois moins.
Un jour, il arrive Mickaël, qui n’a pas réservé, mais heureusement nous avons une chambre, puis c’est Christophe… Tous les deux sont Français.
Tout naturellement, le soir, nous buvons une bière ensemble (et même plusieurs) et faisons connaissance. Mickaël est un jeune homme de 32 ans, cheveux bruns et courts, des yeux tantôt vert, tantôt gris, qui pétillent de vie. Il est de Perpignan mais habite au Cambodge. Il est artisan glacier. Il vient de vendre son commerce pour changer de lieu et en profite pour faire un beau voyage. Christophe lui a la cinquantaine, les cheveux mi-longs mais le front dégarni, des lunettes et un éternel sourire accroché aux lèvres. Il a pris une année sabbatique pour faire un tour du monde.

Christophe et Mickaël

Ils prolongent tous les deux leur séjour à Sabang et le lendemain soir, nous allons manger à Smoky Place, le restaurant tenu par Silay, la fille de la propriétaire. Mark, nous fait plusieurs de ses délicieuses pizzas cuites au feu de bois. Silay nous met de la musique et nous dansons. La soirée se prolonge fort tard. En rentrant, nous prenons un bain de minuit puis nous arrêtons à une fête organisée sur la plage. A cette période de l’année, c’est une coutume pour les Philippins. Nous dansons un peu avec eux et Christophe rentre. Nous partageons un verre de gin local avec eux puis nous éclipsons car leur musique est trop électro pour nous. Assis sur un banc nous admirons le ciel tout en continuant notre conversation. Le lendemain, Mickaël prend un jeepney à midi pour Port Barton. Il est obligé de voyager sur le toit jusqu’à Salvation, à une heure d’ici. Après, il aura un van. Nous nous reverrons, c’est sûr.
Christophe reste un jour de plus, et le soir nous allons chercher du poisson frais et restons à Café Sabang pour dîner.
Le jeudi 20 décembre, personne, du coup, je profite de ma journée. Le matin, je monte jusqu’au point de départ de la tyrolienne.

La tyrolienne

Elle est longue de 800 mètres et arrive sur un petit îlot. Elle n’est pas rapide mais c’est toujours intéressant de voir les installations dans d’autres pays que le sien. Je retrouve les harnais marron « pelz » que nous avons au Royaume des Arbres mais en beaucoup plus abîmés… et c’est un système avec double câbles et double poulies.
Je redescends ensuite, profitant du paysage et m’arrête sur le port pour déguster un excellent jus de fruits frais, ananas, orange, mangue. C’est très bon !
L’après-midi, il ne fait pas très beau mais je vais dessiner sur la plage et rentre tôt car le vent souffle et je n’ai pas très chaud.
Le lendemain matin, la mer est calme et j’en profite pour aller nager. C’est la première fois, depuis que je suis à Sabang, qu’elle est presque sans vagues.
Red nous prépare un bon repas. L’après-midi, il pleut pendant plus d’une heure. Les premiers clients arrivent. Le 23 décembre, Red part rejoindre sa famille me laissant les rênes du Café Sabang. Pour le 24, nous avons quelques réservations; deux filles parlant espagnol, une de Tenerife et une Colombienne, toutes deux habitent à Sydney. Il pleut des cordes presque toute la journée. Le soir, arrivent une Belge, Maria Elena, qui a vécu en Italie et maintenant à Barcelone et un Italien, Giacomo, habitant Venise.
Silay a organisé un menu pour le réveillon et j’embarque les derniers arrivés.

Silay et Red, le manager

La pluie se calme enfin et nous passons une très bonne soirée. Antoine, le fils de la propriétaire, qui habite en France, est avec nous. Il a ramené fromage et saucisson que Sylay n’hésite pas à nous faire goûter.
Il y a plusieurs clients qui viennent sans réservation et par chance, souvent j’arrive à les loger. La vie est calme dans ce petit village ; une rue principale, pas d’électricité, pas de wifi, l’idéal pour se reposer et écrire, dessiner, réfléchir…
J’ai repéré que le poisson arrivait entre 16 et 17 h. Je vais faire un tour parfois en fin d’après midi et une fois, il y a des calamars. Ils sont tout frais et je ne résiste pas. Ce sera mon repas du soir.

Petits calamars grillés

Ils sont délicieux, juste grillés dans une poêle avec ail et piment. Ici, les pêcheurs ramènent un peu de tout. J’ai vu une bonite, du barracuda, il me semble des daurades et parfois, ils n’en ont que des petits, d’autres fois leur étal regorge de poissons, mais les gros sont prisés et partent vite.
Le 29 décembre, la propriétaire rentre et je suis bien contente car je me sens très fatiguée. Le lendemain, j’ai de la fièvre que je combats vite, puis je dors pratiquement 24 heures d’affilée. Mary me porte à boire et à manger. A mon réveil, nous allons jusqu’au dispensaire consulter un médecin qui prend ma température, je n’en ai pas, ma tension est bonne, il me donne donc simplement du paracétamol.
Le 31, nous allons chez Silay mais je me sens nauséeuse et vers 21 heures, je rentre. Le lendemain, je commence à me sentir mieux. En fait, j’ai tout bêtement attrapé la dengue, qui n’est rien d’autre qu’un virus transmis par un moustique !
Le 2 janvier, je quitte Sabang pour Puerto Barton et là, commence un vrai mois de vacances…
La suite dans mon prochain article…

 

 

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